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GRANDEUR et MISERE


Le château est bien triste!
Il sombre dans l'oubli.
Sur lui se sont posés, les étés les hivers.
Sa beauté nous émeut mais elle coûte trop cher.

Les rides de ses fenêtres, ne sont pour le moment,
Que griffures légères, sur la pierre vieillissant,
Par endroits, elle s'éffrite, mais en profondeur,
Son corps résiste bien, c'est un très grand seigneur!

Il est en majesté, installé dans son parc,
Ses jardins ordonnés, le corsettent en entier,
Par la rigueur des lignes, il redresse la tête
Figé de tout son poids, sur les siècles passés.

Il referme bien plus que tout ce qui est vu!
Il se nourrit toujours, de ce qu'il a vécu.
Ce n'est pas d'aujourd'hui, que sa souffrance est grande,
En lui se sont gravées, les vibrations du monde.

J'entends, souvent, le soir,
Quand les allées se vident de tous les promeneurs
Chagrins de repartir
Les pleurs et les cris d'innocentes victimes
Le cliquetis des armes, le bruit des mousquetons,
La flamme des bûchers, où j'ai péri, peut être!
Et le gémissement des âmes dans les ténèbres.

Car c'est au plus profond de la terre qui le porte,
Que vivent, sept siècles, d'horreurs et d'opprobes....



Auteur. LISA CONTI